Introduction

L'AMX-30 avec ses trente ans de bons et loyaux service était resté un peu à l'écart des nouveau chars de combat des années 80 (la génération de 1978, qui va voir après le Chieftain Britannique, l'Abrams Américain et le Léopard 2 Allemand, tous trois équipé d'un canon de 120 mm lisse moderne et d'un blindage composite invulnérable. Faute de crédits, il faut un accord avc l'Arabie Saoudite pour que la production de l'AMX-56 leclerc voit le jour. Formidable blindé parmi les meilleurs mondiaux, il arrive trop tard pour prouver sa valeur en opérations. On assiste aussi à la mise à la retraite de la génération des années 60, AMX-30, AMX-13 et AMX-VTT dérivés, puis plus tard de l'AMX-10P tous deux remplacés par le blindé à roues VBCI et le VAB. Avec le nouveau programme scorpion, le VBMR et EBRC Jaguar une nouvelle génération va bientôt changer le visage de l'armée de terre.

Par imineo Documentaires - "De Leclerc au Leclerc". - Archives et documents inédits - films Secret Défense pour la première fois en exclusivité. Réalisé avec le concours du grand historien militaire Daniel Costelle ("Les Grandes Batailles").


AMX-56 Leclerc.



Superstar parmi les blindés Français, le Leclerc (d'après le général de la 2e DB), concentre en 1990 les dernières innovations, avec une moteur de 1500 cv couplé avec une turbine, des suspensions hydrauliques, un blindage composite modulaire intégral, des lance-leurres polyvalents GALIX, un canon de 120 mm lisse avec autoloader, un coaxial de 20 mm capable d'abattre un hélicoptère, un hunter-killer, des senseurs, des brouilleurs, des consoles digitales et un système de navigation par satellite /com tactique avancé... Fréquemment pointé parmi les trois meilleurs chars mondiaux dans les années 90, le leclerc à certes baissé de quelques places récemment avec l'arrivée d'une nouvelle génération, mais reste une bonne base pour de futures modernisations, comme le prouve l'AZUR et son package de protection pour le combat urbain.


Un Leclerc de la série 2 en opération de maintien de la paix en Bosnie. (tanks encyclopedia)


Un Leclerc AZUR conçu pour le combat urbain. (tanks encyclopedia)

Les nouveaux Véhicules de Combat Français: Nexter VBCI

Introduit en 2008, le VBCI représente la composante moderne, rapide et économique des forces blindées Françaises

Le VBCI est un véhicule d'infanterie typique du standard contemporain modulaire à huit roues inspiré par le Mowag Piranha III dans les années quatre-vingt. Les premières études remontent aux années quatre-vingt dix lorsque le successeur à l'AMX-10P a été programmé. Entré en service en 2008 avec 630 véhicules produits jusqu'en 2015 il équipe l'ensemble des unités de l'armée de terre et à été baptisé au feu en Afghanistan, au Mali, et a donné lieu à trois variantes. La production se focalise actuellement sur le nouveau VBCI 2.

Développement

Au début des années 90, lorsque le ministère de la défense lance le programme VBM (Véhicule Blindé Modulaire) ou "Modular Armoured Vehicle", d'autres Pays Européens ont des spécifications similaires et sont intérressées, comme l'Angleterre et l'Allemagne. En 1996 à Eurosatory, Renault dévoile son prototype 8x8 X8A en ce sens. Toutefois les négociations deviennent complexes et les délais s'allongent, de sorte que le 6 Novembre 2000, le gouvernement met fin aux collaborations et l'armée passe commande de 700 véhicules dérivé du prototypes.


Démonstrateur Renault X8A, testé à partir de 1996. Commandé à la mi-1993 par la DGA et maintenant préservé à Saumur.

Tests 2003-2008 La longue phase de modifications et de tests démarre. Un nouveau prototype est dévoilé en 2003, qui passe les tests de mobilité et d'agilité, de protection, et de fiabilité des systèmes électroniques embarqués. Renault avait déjà teste extensivement le démonstrateur X8A pour les trains roulants et le moteur depuis 1996.

A partir de 2004, 4 prototypes VCIs and un VPC (Commande) passent à leur tour des tests extensifs sur le terrain en conditions de combat avec succès jusqu'en 2005. C'est là qu'apparaissent cependant des problèmes avec la tourelle DRAGAR (renommée par la suite Tarask) qui présente des problème sérieux de conception. Le design est entièrement repensé, ce qui rallonge l'acceptation en service de deux années. D'autres versions dans l'intervall sont étudiées, notamment un porte-mortier, et une version antichar avec un lanceur MILAN. A son terme, le véhicle est aussi un tempe envisagé pour le programme FRS Britannique (voir plus bas).

Prototype VBCI en 2005 - cdts: francearmee.free.fr

Production La production commence en 2008, avec en commande 550 VCI, et 150 VPC (version de commandement), ramenés en 2012 à cause de coupes budgétaires à 510 et 120 respectivement pour un total de 630 (FY2012) jusqu'en 2015. Le coût final s'établissait à €3.49bn, soit €3.49m (VCI), €2.74m (VPC) (~US$4.8m/3.7m) par véhicule, et €5.5m par véhicule en intégrant les coûts de développement (soit ~US$7.4m). This is significantly higher than the lighter American Stryker US$4.9 million (2012), up to US$5.11M (2016) with inflation adjusted, however this has to be compared to a production ten fold higher at 4,900 vehicles.

Design

Le VBCI semble un véhicle haut et lourd au premier abord comparé à d'autres de la même catégorie. Il est largement au dessus du Pirahna III/LAV-25 avec ses 13 tonnes, et se rapproche d'un Stryker (18-20 tonnes) mais se révèle plus grand. Il a été conçu comme pouvant transporter confortablement une section d'infanterie, l'équipage du bord étant de trois hommes, dont le chef de section, également commandant du véhicule. La configuration générale reste assez classique, avec le conducteur en position avant gauche, le commandant derrière lui, et à droite prend place le compartiment moteur renault avec la transmission. Derrière se tient le compartiment de combat avec une tourelle DRAGAR en position centrale, et un compartiment arrière avec une section d'infanterie, assez grand pour 9 hommes, dont huit assis de part et d'autre du compartiment arrière sur des bancs pliables se faisant face. L'infanterie entre et sort par les portes arrière.

Emport du prototype VBCI cdts: francearmee.free.fr

Armement

Le modèle de combat d'infanterie est armé d'un canon mitrailleur GIAT modèle M811 d'un calibre de 25 mm (séquenciel de 125 ou 400 coups par minute.), avec une mitrailleuse coaxiale ANF1 de 7,62 mm. Quatre lanceurs de fumigènes Galix (FLB & AP) participent à sa protection active mais peuvent aussi lancer des grenades antipersonnel. La version de trabsport de troupes est débarassé de sa tourelle et le module arrière est agrandi pour m'emport de 14 fantassins équipés. L'armement de bord est dans ce cas une mitrailleuse lourde M2HB de 12.7 mm (cal.50).

Tourelle DRAGAR/Tarask

Le tireur dispose d'un viseur optique, vidéo diurne et thermique avec télémétrie et conduite de tir, ainsi qu'un ensemble d’épiscopes pour une observation de l'environnement à 360°, tandis que le chef de véhicule pilote le moyen d’observation panoramique (MOP) thermique. La tourelle DRAGAR dispose également d'une stabilisation de la conduite de tir.

Intérieur VBCI

Protection

La cellule du VBCI est en aluminium renforcé et en acier soudé, le véhicule "nu" étant de 18 tonnes en configuration de transport aérien. Des surblindages boulonnés peuvent alors être ajoutés, donnant une protection à la Norme STANAG 4569 niveau 4, assurant l'immunité jusqu'au calibre 14,5 mm sur l'arc frontal et les flancs. Cela concerne les armes anti-char à charge creuse, les mines, et éclats d'obus. Pour la protection active, quatre lanceurs de fumigènes Galix de type fumigène large bande et infrarouge visible. Pour la détection des menaces, le véhicule dispose de systèmes de vision infrarouge et de trois caméras orientables sont une thermique. Il dispose d'un dispositif d’alerte laser (DAL), de leurres infrarouge (LIRE), et du dispositif d’identification au combat (DIC) pour la gestion digitale du champ de bataille. Les fantassins sont protégés des mines grâce au blindage du ventre de la caisse, sa forme semi-prismatique, avec des caissons à déformation absorbant l'énergie. Les sièges sont également suspendus, réduisant les conséquences d'une explosion.

VBCI Paris 25 septembre 2014

Par ailleurs des tests en 2013-2017 ont été pratiqués par Nexter avec la DGA, sur un camouflage dévoilé à Eurosatory en 2014. Appelé "caméléon" il permet de réduire la signature visible comme infrarouge. Ce dernier utilise une technologie OLED de diodes électroluminescentes, et consiste en une peau en macro-pixels changeant automatiquement de couleur en fonction de l’environnement. Son déploiement est prévu sur le VBCI 2 et sur la plupart des véhicules blindés en 2019-2020. Par ailleurs, pour le combat urbain et à haute densité les véhicules en intervention devraient recevoir une protection active SHARK.

Mobilité

Le VBCI est propulsé par un moteur Renault dérivé du Volvo D12, un turbodiesel développant 550 cv. Pour diminuer la surface de roulement et la friction sur toute, on peut passer d'une configuration 8x8 à 8x6 et de manière générale la suspensions hydropneumatique permet différentes configuration en route comme à l'arrêt. Le VBCI dispose également d'un système d'inflation des pneus centralisé variable pour s'adapter aux terrains les plus mous. Le moteur donne au véhicule une vitesse de pointe de 100 km/h sur route avec 750 km d'autonomie. En tout-terrain en revanche la vitesse moyenne oscille entre 40 et 70 km/h. La chaîne de transmission est du type en "I" avec des ponts centraux, le bloc transmission comprenant une unité ZF Ecomat 7HP 602.

VBCI grimpant une côte en tests

VBCI aux essais - profil

Les performances en tests ont montré que le VBCI pouvait monter une pente à 60%, circuler sur une pente de 30%, négocier un obstacle vertical de 0.7 m, traverser une tranchée de 2 m, franchir une rivière de 1.2 m sans préparation, et 1.5 m avec préparation. Mais crucialement, le VBCI n'est pas amphibie. En revanche malgré son poids (de 24 à 28 t selon la configuration et options) et son encombrement, il est transportable par air, a bord d'un Airbus A400M et avions du même type. Son diamètre de braquage est de 22 m entre trottoirs et 17 m entre murs à vitesse réduite. Par ailleurs il dispose aussi d'un système de braquage d'urgence, bloquant un côté et permettant une giration sur place par «ripage». Les huit pneumatiques sont des Michelin X-Force, capable de parcourir 100 km même percés par 5 balles dont deux sur la bande de roulement. La propulsion à huit roues motrices donne l'assurance de disposer d'un maximum de traction même avec une roue détruite par une mine.

Variantes

VCI: Version standard de combat d'infanterie, avec la tourelle Tarask (ex-DRAGAR), canon 25 mm et Mitrailleuse Coaxiale, 9 infanterie + equipage VPC: Vehicule de commandement, 2 stations radio, équipage 7, tourelleau 12.7 mm VTT: Vehicule de Transport de Troupes: 13m2, equipage 2 + 10 infanterie

Futurs développements

C4ISR Ajout du SIT (Système d’Information Terminal) sur le VCI, et SIR (Système d’Information Régimentaire) supérieur sur le VPC. Ces sytèmes d'information digitaux temps réel sont destinés aux troupes utilisant les suites augmentées FÉLIN (Fantassin à Équipement et Liaisons Intégrés) développées par Safran avec des facilités d'intégration des équipements à bord.

Troupes FELIN sortant d'un VBCI

VBCI 2 Classé comme un 29 tonnes, la version VBCI 2 est classée comme un 32 tonnes, soit le double du Piranha III. Cette version teste depuis 2015 la tourelle BAE/NEXTER CTAS 40 mm (Cased Telescoped Armament System) également utilisé par le futur Griffon de Panhard et le nouveau véhicule de combat d'infanterie Britannique Ajax.

Le VBCI 2 intègre les leçons des combats au Mali, et dispose d'un nouveau groupe moteur Volvo 600 hp, d'un nouveau système d'Air conditionné, et de nouvelles caméras digitales 360° peuvent être commandées et afficher leurs images sur les trois consoles du bord (chef de véhicule, tireur et conducteur). La cellule centrale est toujours en aluminium renforcé mais le surblindage est plus modulaire, permettant de s'adapter aux menaces en missions, avec des plaques boulonnées d'acier renforcé et de titanium, effectif jusqu'aux projectiles antichars de 14.5 mm. La version de base dispose d'une tourelle T40 dérivé de la version export du VBCI et d'une mitrailleuse 7.62 mm téléopérée en cabine. La tourelle dispose également d'une paire de missiles antichars en conteneurs. Pour l'export le véhicule est présenté en option avec une tourelle téléopérée avec canon de 30 mm et même la tourelle du BMP-3 complète.

Présentation du VBCI Ourq 1918 - 14 juillet

Le VBCI en service

La première unité recevant le nouveau véhicle a été le 35e régiment d'infanterie de Belfort (Nord-Est). Graduellement toutes les unités d'infanterie ont reçu leurs VCI et VPC, le dernier véhicule étant un 110e VPC, le 8 Juillet 2013. Leur premier engagement opérationnel a été en Afghanistan en mai-juin 2010, puis au Mali. Ils ont assuré des missions de protection de convois et d'appui des fantassins et ont été largement testés au combat, neutralisant des cibles à plus de 2 700 m à plusieurs occasions.

VBCI au Mali, 2012

A Kapisa en 2012, des CBCI équipés d'une armure cage (Q-net) ont été attaqués sans dommage par une quinzaine de tirs de RPG-7, et deux attaques à l'IED. Touché, l'un des VBCI à pu rentrer à la base, être réparé et est reparti deux heures plus tard. Depuis janvier 2013, les VBCI du 92e régiment d'infanterie de Clermont-Ferrand ont été engagés au Mali, tirant 1 250 obus de 25 mm durant leurs missions.

C'est l'expérience de ces combats qui à poussé la DGA à demander à Nexter des améliorations, notamment des kits de suvivabilité, sécurité active et meilleure vision, des kits de surblindage anti-mines et IED, Renault Trucks Defense se chargeant de modifier les trains roulants et les suspensions en 2014-2015. Ces upgrades ont étés intégrées dans le VBCI 2.

Export: Des négociations ont eu lieu avec les Émirats arabes unis (Marché de 700 blindés), et le Qatar avec le VBCI 2. La Russie a observé des VBCI en 2012 dans le cadre de son programme Bumerang. Les VBCI à été également proposé, mais refusé par le Canada (2013), l'espagne (2008), le Liban (2014), et le Danemark plus récemment.

Quelques VBCI ont été prêtés à l'armée Britannique pour des tests d'évaluation en 2014. Le ministre Français des armées avait fait part de sa proposition d'acheter le drone Watchkeeper WK450 si l'armée britannique commandait le VBCI dans le cadre e son programme Mechanised Infantry Vehicle à l'horizon 2022, ce qui ne s'est finalement pas fait, le Pirhana V étant préféré comme base de développement.

Liens et sources

http://www.enderi.fr/VBCI-les-lecons-d-un-choix-technique-et-strategique-francais_a248.html
Nexter's VBCI at IDEX 2017
official descr. on defense.gouv.fr
chars-francais.net (fr)
www.military-today.com/apc/vbci.htm
www.tanknutdave.com/the-french-8x8-vbci-ifv/
www.defense-update.com/products/v/vbci.htm
www.chars-francais.net/2015/index.php/10-archives/de-1990-nos-jours/1580-1996-renault-x8a
www.defenseindustrydaily.com/vbci-frances-wheeled-apc-04100/
www.armyrecognition.com/vbci_nexter_variants_wheeled_armoured_vehicle_uk/vbci_nexter_systems_wheeled_armoured_infantry_fighting_vehicle_technical_data_sheet_information_uk.html